Si nous admettons avec l’idée de la néoténie linguistique que « parler une langue c’est exister à travers elle », donc le passage obligé qui initie l’ultime étape de l’appropriation d’une nouvelle langue est le passage de la langue in fieri à la langue in esse. Dans ce passage, le locuteur-pensant étend son être dans l’accomplissement de lui-même en rapport avec sa conscience de soi qui fait partie de la subjectivité. La conscience de soi en tant qu’élément essentiel de la pensée et de la spécificité du locuteur-pensant réside différemment dans la capacité réflexive des locuteurs-pensants. L’énoncé produit par le locuteur est capable de porter la trace d’un retour sur soi grâce à la dimension réflexive alors que dans l’absence de cette dimension, nous assistons à une forme d’activité dans la subjectivité du locuteur. Cette recherche a pour but de se focaliser sur la conscience de soi, son rôle lors de la production d’un énoncé ainsi que son rapport avec des unités de représentation via l’interprétation des philosophes ainsi que celle des linguistes. Nous tentons de voir dans certains énoncés comment elle devient une partie consubstantielle de l’identité propre du locuteur-pensant lors de la production linguistique