دومینیک کارنواترابی

Le village global, dans lequel nous vivons, donne naissance à un monde transnational où l’homme déterritorialisé apprend qu’il doit s’adapter aux règles de la société hôte pour pouvoir survivre. Ainsi, le monde transnational, redéfinissant les notions de nation et de culture, est-il la matrice de l’hybridation. La littérature narre donc l’histoire de ces populations déterritorialisées : Dany Laferrière en est un bon exemple. La présente étude vise à étudier certains de ses ouvrages, afin de montrer comment un immigrant, expérimentant une vie interstitielle, choisit enfin un mode de vie sans frontières. Nous nous intéresserons au Goût des jeunes filles, Le Cri des oiseaux fous, Le Charme des après-midi sans fin et Chronique de la dérive douce. Cette étude réalisée par l’approche postcoloniale d’Arjun Appadurai et celle d’Homi Bhabha, nous a permis d’expliquer comment un individu exilé, connaissant ses différences dans son rapport à l’autre, arrive à ce point où il décide de choisir un nouveau chemin à parcourir, s’appropriant une identité et une culture hybrides. Ainsi, vivant dans l’entre-deux des temps et des lieux, il choisit de s’adapter à un mode de vie sans frontières et décide pour s’exprimer de devenir l’écrivain d’un roman dont les inspiratrices seront les femmes.

Qualifiée d’un tournant dans la carrière littéraire de l’auteure, La Place tourne autour d’une trahison accomplie par l’auteure à l’égard de son père. De même, bénéficiant de la sociologie critique de Pierre Bourdieu, l’auteure aborde la question du refoulé social au travers du portrait de son père. Brisant quasiment les définitions des genres pour créer un cadre compatible au contenu de ses ouvrages, Annie Ernaux abandonne la fiction et le genre romanesque au profit de l'auto-socio-biographie pour évoquer la douleur de sa trahison ; ce qui constitue un formidable moteur d’écriture. À l’aide d’un style qui dépasse les barrières de la littérature et d’un langage dépourvu de toute écriture véhémente, Annie Ernaux neutralise les aspects personnels des évènements et explore une réalité plus vaste, celle du milieu ouvrier. Ainsi, par l’étude analytique, nous serons en mesure de préciser où se trouve la part de cet ouvrage dans la réhabilitation de sa trahison. Cet article cherche également à éclaircir si l’auteure réussit à néantiser tout jugement et toucher un vaste public grâce à un genre qui doit refléter la réalité douloureuse de leur condition.