Depuis l’introduction de la communauté de pratique (CdP) en sociolinguistique, les travaux y afférents montrent qu’elle est d’un intérêt analytique non moins négligeable pour ce domaine du savoir et plus encore en sociolinguistique francophone où on note un grand désintérêt des chercheurs à exploiter ce cadre d’analyse qui pourrait, et de façon plus général, permettre de trouver des réponses à certaines questions qui ont fait débats en sociolinguistique. Je pense de ce fait à la « communauté linguistique » pour laquelle les débats ont tantôt débouché sur la communauté sociale, tantôt sur la speech community ou encore sur la communauté ethno-sociolinguistique. Les questions d’articulation de de cet article sont les suivantes : qu’est-ce que la CdP ? quels en sont ses concepts opératoires et comment la sociolinguistique s’en est servie ? Enfin, qu’est-ce que la CdP peut apporter à la sociolinguistique en général et à la sociolinguistique francophone en particulier ? Cette réflexion s’organise autour de 3 principaux axes. D’emblée, la présentation de la CdP dans le domaine de l’apprentissage situé et plus particulièrement dans les sciences sociales. Par la suite, il s’agira d’une brève exploration des travaux qui, en sociolinguistique, exploitent ce construit théorique et, enfin, des pistes de réflexion vers lesquelles on pourrait orienter les recherches à venir sont présentées.