Nathalie Sarraute rassemble, dans Enfance, des souvenirs de ses onze premières années dont le dialogisme, comme l’une des originalités du récit, est l’aboutissement des mouvements intérieurs qui glissent très rapidement aux limites de sa conscience. Il importe de savoir comment Enfance s’inscrit dans les canons d’un genre littéraire en rêvant un caractère neuf par un geste d’écriture poétique qui permet à un surmoi d’ouvrir le texte sur un dialogue théâtral. Dans cet article, on étudie comment cet écrivain vieilli avec une méfiance se penche sur son passé en faisant résonner une voix double narrative d’ami imprudent et pour étudier les procédés utilisés dans l’élaboration de cette œuvre nous aurons recours aux théories de Philippe Lejeune et aux commentaires de Monique Gosselin. On va aussi découvrir par la méthode de lecture analytique vers la psychanalytique, en référer à Freud, les techniques et les motifs correspondant à écrire ce livre. Nous voudrions montrer quelle est l’importance de l’écrit dialogique musical par lequel Sarraute assemble les souvenirs en fragments comme un collage d’images autonomes par des chapitres discontinus.