Dans le présent travail, nous présentons différents «espaces conceptuels» où nous pouvons nous interroger sur les questions éthiques profondes des relations sociales. Grâce à une lecture attentive de deux écrivains migrant d’origine africaine, Alain Mabanckou, Wilfried N’Sondé, nous allons démontrer des exemples où des questions éthiques sont soulevées et des rencontres éthiques sont promulguées. En invoquant la terminologie et les théories dérivées d’Axel Honneth et Emmanuel Levinas, nous tenons compte de la relation intersubjective et de la reconnaissance de l’altérité comme une stratégie conceptuelle utile pour éclairer les rencontres éthiques instanciées dans ces récits. En outre, en tenant compte du profil rigoureux de la représentation et de la performance épistémologique, démontré par Spivak, ainsi que de l’efficacité de l’inventivité narrative (de la singularité de la littérature d’Attridge), nous allons montrer où ces aspects de l’altérité éthique se manifestent dans le récit et au niveau méta-narratif. En utilisant ces outils d’interprétation, nous allons les combiner et les appliquer à notre corpus. Il faut bien évidemment tenir compte du discours éthique, empathique et subjective des récits. Cela soulève des questionnements sur la réalisation de soi, la reconnaissance mutuelle et sur la performance épistémologique de l’imaginaire éthique. L’interaction entre un discours fictif ou référentiel et la représentation d’un moi dans le contexte de l’altérité seront également discutées dans cette recherche.