Le roman iranien d’aujourd’hui témoigne d’une certaine prise de conscience spatiale. L’espace, en l’occurrence Téhéran, ne cesse, au moins dans les cinq romans qui constituent notre corpus d’étude, de hanter l’imaginaire de la jeune génération des romanciers iraniens. Or, il est intéressant de constater qu’à la différence de la littérature française contemporaine par exemple, où la prise de conscience spatiale s’investit plutôt dans les fictions spéculatives et ontologiques (le cas de la science-fiction ou bien, plus récemment des éco-fictions), l’attention portée à la problématique de l’espace dans la littérature iranienne d’aujourd’hui s’inscrit avant toute chose dans un conflit d’identités aux portées sociohistoriques. Interpréter cette phase ultime de l’évolution du roman en Iran à partir d’une perspective diachronique, étant un projet d’envergure, nous nous en tenons, dans la présente étude, à analyser la mise en fiction de l’espace dans le roman iranien d’aujourd’hui dans le but d’en déceler les lignes forces.