Dans l’œuvre d’Ernaux, un certain sentiment d’infériorité se fait sentir. L’infériorité ressentie par Ernaux engendre, sur un deuxième plan, le sentiment de la honte (le titre de l’une de ses œuvres), soit à l’égard d’elle-même, soit à l’égard d’autrui. La honte de soi est à l’origine du trauma qu’Ernaux a habilement représenté dans l’ensemble de sa production littéraire: la rupture conflictuelle et la déchirure sociale. Cet article est suscité par le souci de répondre aux questions qui se posent essentielles en termes d’un complexe qui imprègne toute l’œuvre de l’auteur y compris La place , La honte et Une femme : Quelle est l’origine du complexe d’infériorité dans l’œuvre de l’auteur ? Quelle est la manifestation concrète de ce sentiment ? A cet effet, on peut reconnaître dans l'œuvre d'Ernaux, la problématique d’un trauma configuré par le complexe d’infériorité, ce qui mène à un état de l'entre deux, et qui se traduit chez Ernaux par la rupture qu'avait constitué pour elle le passage de son milieu d’origine, un monde sans culture intellectuelle, à un monde bourgeois et cultivé. La problématique continue à décrypter le rôle compensatoire que joue l’écriture ernauxienne dans le traitement de ce complexe d’infériorité.