Le monde actuel, marqué par le déplacement massif de populations et le développement des moyens de communication, met au jour l’illusion d’un monde sans frontières qui exige la redéfinition de la notion d’identité et de nation. De ce fait, ce monde transnational engendre une littérature, caractérisée par la représentation de l’histoire de la vie des gens déterritorialisés, à l’identité hybride. La littérature va révéler l’articulation des différences culturelles, tout en négociant ces différences dans un tiers-espace : le lieu de l’énonciation. Cette recherche vise donc à montrer comment ce monde transnational se représente dans la littérature mondiale, et comment les gens déracinés passent d’une identité liée à la nation et à la race à une identité hybride et mouvante. Dans cette perspective, l’étude de deux œuvres de Dany Laferrière, à savoir Éroshima et Je suis un écrivain japonais, réalisée selon les thèses postcoloniales d’Homi Bhabha, nous a permis de montrer que l’auteur cherche à révéler son désir d’être quelqu’un d’autre et de vivre dans un nouveau monde dans lequel est possible la transformation de l’être, ou l’appropriation d’une nouvelle identité. En réalité, Laferrière pose, dans ces œuvres, la question de l’identité, y dépeint un monde transculturel et transnational, et y représente des personnages hybrides, chez qui l’identité liée au pays natal a pâli, pour montrer ce désir d’être quelqu’un d’autre.