Si nous admettons avec W. von Humboldt que toute langue confère au sujet une vision du monde qui lui est propre, il semble évident que s’approprier une nouvelle langue influe sur la perception, c’est-à-dire la manière d’organiser et de dire les choses. S’approprier une nouvelle langue permettrait donc d’élargir ou d’approfondir d’une certaine manière la subjectivité du locuteur i.e. au sens d’unicité subjective – tout en augmentant les signes dans le discours de subjectivité discursive. Mais en quel sens cette subjectivité se trouve-t-elle modifiée par l’apprentissage d’une autre langue ? Si cette déduction semble tomber sous les sens, ses manifestations dans l’acte de langage, perceptibles uniquement dans les énoncés, paraissent difficilement identifiables. Nous analysons donc, le lien entre la langue et la cognition qui nous permet de situer le sujet non plus dans l’immanence de la langue, mais en-deçà de la langue ; dans la cognition. Cette approche nous permettra également de jeter un nouveau regard sur la subjectivité d’un locuteur lorsqu’il s’approprie une autre langue, et de déterminer les différents stades de son appropriation de la langue in fieri.