Le temps a toujours été la source d’angoisse pour l’homme, car l’écoulement du temps le rapproche à la mort. Cet article vise à découvrir par le truchement de la méthode imaginaire proposée par Gilbert Durand et développée dans son ouvrage de référence, Les structures anthropologiques de l’imaginaire, comment et par le biais de quelles images la hantise du temps est reflétée dans les œuvres de Marguerite Duras. Pour ce faire, six romans de la romancière publiés principalement dans une durée assez considérable de trente ans (de 1954 à 1984) sont choisis et analysés selon une approche anthropologique sous-tendue par la classification isotopique des images et des structures figuratives de l’imaginaire. Il ressort que l’imaginaire durassien, malgré son écriture apparemment non figurative, est hautement teintée par les figurations négatives de la temporalité mortelle qui se reflètent majoritairement à travers les symboles de la bestialité, ceux des ténèbres et ceux de la chute, projetant tous son statut ontologique perturbé et sa vision désespérée du monde.