Dès une première lecture des œuvres du romancier contemporain, Jean-Philippe Toussaint, l’abondance des références à l’eau fait penser à un sens plus profond de cet élément chez l’auteur. Afin de percer le secret d’un tel sens, Bachelard, le pionnier de la critique thématique proposerait une ‘critique des profondeurs’ qui permet de découvrir l’imaginaire de l’esprit poétique au moment de la création. Un moment de la rêverie éveillée où l’esprit cherche un élément matériel pour y incarner ses images. Or, la question qui se pose, c’est de savoir comment la complexité des images poétiques peut correspondre à la simplicité du style et de l’intrigue chez un romancier minimaliste comme Toussaint. Par cette étude, basée sur la typologie des eux décrite par Bachelard, nous essayerons de concevoir mieux le rapport spécifique qu’entretien un écrivain de l’extrême contemporain avec le monde extérieur. En fait, nous croyons que l’eau malgré ses symboles ambivalents de la mortalité, de la mélancolie, de la douceur, et de la maternité reste une matière élémentaire, simple et primitive chez Toussaint qui suscite l’imagination humaine avec une puissance exceptionnelle, par caractère fondamental et naturel.