L’étude de la subjectivité est l’un des premiers éléments de recherche en néoténie linguistique. L’énoncé n’est jamais une simple association des mots en vue de véhiculer exclusivement les informations contractuelles. Le contenu premier d’une énonciation comprend la situation de l’énonciation, les informations de l’énonciateur ainsi que les informations qui ne trouvent pas d’expression linguistique mais sont pourtant présentes dans l’énoncé. La présence du locuteur dans son discours désigne donc la subjectivité du locuteur en néoténie linguistique. Dans cette perspective, la question est de savoir d’où vient l’émergence de la subjectivité du locuteur dans son énoncé. Notre démarche est donc à évoquer les trois théories de la subjectivité du locuteur – jamais de front mais toujours indirectement – abordées, des réalités différentes mais étroitement liées par Gustave Guillaume, Émile Benveniste et Antoine Culioli. Nous nous focaliserons d’abord à synthétiser à grands traits les différentes théories avant d’en expliciter les points fondamentaux pour en dégager les principaux apports à la notion étudiée. Nous sommes optimistes d’aborder le cas de la subjectivité en langues in esse, langues parfaitement maîtrisées – au sens où les locuteurs sont en mesure de communiquer en toute spontanéité – ainsi qu’en langue in fieri – langue dans laquelle on peut communiquer à des degrés variables, mais dont on ne possède pas un sentiment linguistique développé – de manière plus complète.