La parodie, cette notion confuse et souvent dévalorisée, a toujours fait partie de la littérature. Les théoriciens de ce domaine n’auront plus qu’à explorer jusqu’au vertige cette notion soit en la limitant, soit en la généralisant. Gérard Genette la situe dans Palimpsestes au cœur d’une méthode de recherche : «la transtexualité». Sa théorie, bien rigoureuse théoriquement mais pas très pratique limite la parodie au régime ludique. D. Sangsue, L. Hutcheon, M. Rose et d’autres théoriciens de la parodie, ont essayé de l'élargir. Pourtant, ils se mettent en désaccord sur la présence ou de l’absence d’effet comique. Au cours de cet article nous verrons dans quelle mesure Hamlet de Laforgue et Macbett de Ionesco - les réécritures parodiques de Hamlet et Macbeth de Shakespeare - peuvent être qualifiées de parodies, et en quoi elles répondent aux caractères de cette notion. Nous étudierons également comment la parodie fonctionne dans ces deux œuvres et quelle est la nature de l’intention de ces deux écrivains à choisir une démarche parodique. À travers ces ouvrages qui sont les éminents représentants de la parodie - en considérant les éléments partagés des deux textes et les caractéristiques qui les distinguent - nous pouvons expliquer la nature variée de cette notion. En étudiant ces œuvres éloignées dans le temps, nous mettrons en lumière la flexibilité et le dynamisme de ce concept plus théorisé qu’appliqué.