Il ne serait pas abusif de dire que toute la poésie de Char est le lieu d’un grand conflit entre ouverture et clôture. En effet il y a toujours chez Char un grand désir de partir et de changement perpétuel et une grande tendance à revenir sur le lieu inaugural, pour ne pas y demeurer, mais pour en profiter comme un point d’appui qui prépare mieux une réserve d’énergie pour le sujet qui cherche à s’ouvrir sur les possibilités différentes de l’être. Le sujet charien ne cède jamais aux capiteuses séductions de la tendresse de la clôture protectrice, par contre il se rend constamment disponible pour un renouvellement perpétuel. En d’autres termes il préfère le risque de partir à la léthargie de demeurer. Cet article a pour objectif principal de répondre à cette question que dans la poésie de Char quelles images poétiques métaphorisent ces deux tendances contradictoires, à savoir, le désir de partir, et l’attraction des origines protectrices qui amoindrit en nous le désir de renaitre de temps à l’autre.