Dans presque toutes les œuvres de Milan Kundera, l'écrivain tchèque, un sentiment de haine vague mais omniprésent apparaît dans la conscience des personnages. Bien qu’ils ne le confessent pas ouvertement, la manière dont ils traitent leur corps et les corps des autres révèle un sentiment profond de dégout et d’abjection envers celui-ci. Cette haine du corps est en partie enracinée dans le phénomène inconscient de l'abjection ainsi que dans le conflit entre le moi et le corps. En effet, on pourrait dire que dans ses œuvres, Kundera confronte intentionnellement les personnages à des situations où ils doivent faire face à leur corps, remettant en question leur rapport avec celui-ci. Cette confrontation prend parfois une forme violente. Dans cet article nous allons examiner psychologiquement les origines de cette violence d’après les idées de Kristeva et Lacan, d'abord dans le roman La vie est ailleursdans les chapitres concernant la rencontre de la mère avec le peintre, puis dans L'immortalité, là où la fille tente de se suicider sur l'autoroute.