La littérature de l’extrême contemporain, fermement attaché aux concepts sociologiques, voit sa montée grâce aux écrivains tels Annie Ernaux en France et Fariba Vâfi en Iran, dont l'œuvre est considérée comme un passage de la littérature moderne à la littérature classique. Les œuvres de ces deux romancières sont des produits de l'ère moderne dans ce sens qu'elles ne représentent plus l'histoire d'un individu (personnage héros) isolé et séparé des cadres sociaux sans tenir compte du milieu, des manières d'être et des positions vis-à-vis de la collectivité sans quoi il perd son identité. Dans cet article, nous cherchons à répondre aux questions sur la place de la modernité dans toutes ces péripéties, sur la manière d’éviter la persistance de la souffrance et le sentiment de reniement de ses origines, sur l’approche de Vâfi et d’Ernaux face à la modernité, et enfin, sur la façon qu’elles adoptent en vue de réhabiliter le statut de la femme moderne à travers la littérature féminine. Les personnages de ces écrivains représentent plutôt une collectivité traumatisée par le passage d'une ère de transition. L'individu cherche à combler cette lacune par la fuite, de ses origines, et se réfugier dans un monde où l'attrait du bonheur est artificiel, et ne cesse de céder place à la technologie, c’est-à-dire la modernité et ses implications.