Pendant des siècles la littérature était le privilège exclusif d’une élite d’hommes érudits, donc c’est l’idéologie masculine qui pèse fortement sur le langage et le discours dominant. A l’aube du XXème siècle, des femmes écrivains ont essayé de retrouver, au moyen de l’écriture, leur place de sujet dans la société. L’Amant de M. Duras peut être considéré comme une remarquable fresque sur la société patriarcale de son temps. En faisant une étude sociocriticienne selon la méthode analytique de Pierre V. Zima qui s’appuie sur les structures narratives, sémantiques et linguistiques du texte, nous tenterons de repérer les éléments constitutifs de la structure du roman afin d’en déceler l’idéologie féminine, ainsi que le sens subjacent qui sont le fruit de la situation sociolinguistique. La crise du roman, la désintégration de la syntaxe narrative et la position précaire du sujet (du narrateur) dues à l’ambivalence et le bousculement des valeurs, est le fruit des transformations bouleversant la société contemporaine à l’œuvre.