Nulle part dans la maison de mon père, roman autobiographique d’Assia Djebar, représente la condition des femmes de l’Algérie vers les années 1940-50. D’autres écrivaines francophones ont traité certainement de tels sujets, mais le point de vue de Djebar est remarquable. De même, la littérature persane voit surgir une file de romancières qui traitent dans leurs œuvres la condition féminine en Iran de leur temps. La protagoniste de La Bohémienne près du feu, roman de Moniru Ravanipur, symbolise d’une certaine manière les femmes de son temps. Dans la recherche présente, pour mieux cerner le statut de la femme de manière contrastive et nous attarder sur l’univers social du texte, on se propose de recourir à l’approche sociocritique s’efforçant de déceler la socialité de l’œuvre littéraire à travers l’analyse des niveaux textuels. Appuyée sur le rôle intermédiaire de la langue, cette méthode aide à relever dans le texte littéraire les traces de la situation sociale contemporaine à l’œuvre. En nous référant à la méthode sociocritique préconisée par Pierre V. Zima, nous procédons à l’analyse des deux romans pour y clarifier le statut de la femme par rapport à l’homme et chercher les racines de cette position dans les circonstances sociales extérieures.