Au 19e siècle, le nombre de femmes occidentales qui s’aventurent sur les routes du monde ne cesse d’augmenter : l’amélioration des moyens de transport favorise le goût des voyages et les femmes qui entreprennent de longs périples, seules ou avec leur époux, ne sont plus rares. Celles dont nous connaissons les aventures sont celles qui ont pris la plume pour écrire le récit de leur voyage et n’ont pas hésité à le publier. Parmi elles, et dans le cadre des récits de voyage en Perse, nous relèverons Adèle Hommaire de Hell et Carla Serena, auteures de récits qui eurent beaucoup de succès en leur temps. A reprendre ces textes à la lumière des récits de voyage masculins, une question se pose, à laquelle tentera de répondre cet article : ces récits de voyage ont-ils une spécificité, ou reprennent-ils les poncifs des récits masculins de l’époque ? Pour ce faire, nous analyserons brièvement et successivement les contenus des textes de ces deux auteures, dont l’un écrit sous le couvert du nom de son époux, tandis que l’autre signe hardiment de son nom.